Publié le 10 mai 2024

Contrairement à l’idée reçue, un mur extérieur n’est pas une contrainte à dissimuler, mais le principal atout structurel pour réinventer votre jardin.

  • Envisagez chaque mur comme une « colonne vertébrale » architecturale, capable de structurer l’espace, d’accueillir la biodiversité et de créer des ambiances.
  • Les solutions les plus durables intègrent des fonctions : un mur de soutènement devient un banc, une clôture devient un support de potager vertical.

Recommandation : Avant de choisir un revêtement, analysez le rôle que votre mur pourrait jouer dans la scénographie globale de votre jardin (créer des zones, guider le regard, devenir une source de lumière).

Ce mur en parpaings bruts au fond du jardin. Cette clôture triste qui délimite votre terrasse. Ce mur de soutènement purement fonctionnel qui coupe votre terrain en deux. Pour beaucoup, ce sont des problèmes visuels, des défauts à masquer à tout prix. On pense alors instinctivement à planter un lierre qui finira par tout envahir, à appliquer une couche de peinture rapide ou à installer des panneaux en bois qui ne résisteront pas plus de cinq saisons. Ces solutions, si elles peuvent sembler efficaces à court terme, ne font souvent que mettre un pansement sur une plaie béante et ignorent le potentiel extraordinaire de ces surfaces verticales.

En tant que paysagiste, je ne vois pas un « mur moche ». Je vois une toile vierge, une page blanche. Et si la véritable clé n’était pas de cacher ce mur, mais au contraire de le révéler ? Si, au lieu de le considérer comme une limite frustrante, on le voyait comme la colonne vertébrale de l’aménagement extérieur ? C’est ce changement de perspective que je vous propose. L’objectif de ce guide est de vous montrer comment transformer ces surfaces verticales en éléments architecturaux actifs, esthétiques et durables. Un mur peut devenir une source de lumière, un refuge pour la biodiversité, un élément de mobilier, ou même une œuvre d’art.

Nous explorerons ensemble comment analyser votre mur pour choisir la bonne intervention, des solutions de revêtement les plus pérennes aux astuces de végétalisation intelligente. Nous verrons comment la lumière peut sculpter les volumes et comment un simple muret peut redéfinir toute la fonctionnalité de votre jardin. Préparez-vous à ne plus jamais regarder vos murs de la même façon.

Cet article vous guidera à travers toutes les facettes de la transformation de vos murs. Des solutions pratiques pour habiller une surface abîmée aux techniques d’éclairage pour une ambiance nocturne spectaculaire, découvrez comment chaque mur peut devenir un acteur majeur du design de votre jardin.

Comment cacher un mur moche dans votre jardin ? 10 solutions pour tous les budgets

Avant de parler de « cacher », parlons de « vêtir ». Habiller un mur, c’est lui donner une nouvelle peau, une nouvelle personnalité qui dialogue avec le reste du jardin. L’erreur commune est de choisir une solution uniquement pour son pouvoir masquant, sans penser à sa durabilité ou à son intégration esthétique. La première étape est donc de définir le style que vous souhaitez : naturel, contemporain, traditionnel ? Chaque matériau raconte une histoire. Un bardage en bois Douglas français apportera une chaleur et une note écologique, tandis qu’un enduit à la chaux évoquera le charme des maisons anciennes et laissera le mur respirer.

Le choix dépendra de votre budget, mais aussi de l’état du support. Un mur très abîmé nécessitera peut-être un parement en pierre qui créera une nouvelle façade autoportante, alors qu’un mur sain pourra se contenter d’une peinture de qualité. Pour vous aider à y voir plus clair, voici un comparatif des solutions les plus courantes en France.

Ce tableau comparatif des solutions de revêtement mural extérieur vous donne une vision claire des coûts et de la durabilité des différentes options disponibles sur le marché français, comme le montre une analyse récente des tarifs de pose.

Comparatif des solutions pour cacher un mur extérieur en France
Solution Coût/m² Durabilité Entretien Avantages
Bardage bois Douglas français 45-120€ 15-25 ans Moyen Écologique, aspect naturel
Bardage composite 60-150€ 25-30 ans Faible Sans entretien, résistant
Enduit à la chaux 50-80€ 20-30 ans Faible Respirant, traditionnel
Peinture siloxane 15-30€ 10-15 ans Faible Économique, hydrophobe
Parement pierre reconstituée 40-80€ 30+ ans Très faible Esthétique, durable
Pierre naturelle (Bourgogne) 100-250€ 50+ ans Très faible Authentique, patrimonial

Étude de cas : Transformer un mur en refuge de biodiversité

Plutôt que de simplement couvrir le mur, pourquoi ne pas le transformer en « mur vivant » ? La LPO France recommande d’y intégrer des éléments qui favorisent la faune. Un projet pilote à Lyon, consistant à installer des nichoirs, des hôtels à insectes et à créer de petites anfractuosités sur un mur de 50 mètres, a démontré une augmentation de 40% de la biodiversité locale. Votre mur devient alors un écosystème actif, bien plus précieux qu’une simple surface inerte.

Attention, si votre mur est mitoyen, toute intervention nécessite l’accord de votre voisin. Selon l’article 653 du Code Civil, la loi est très claire. Avant de rêver à votre parement en pierre de Bourgogne, une discussion et un accord écrit sont indispensables pour maintenir de bonnes relations de voisinage.

Peindre un mur extérieur : la méthode professionnelle pour un résultat qui tient 10 ans

La peinture est souvent la première solution qui vient à l’esprit. Économique et rapide, elle peut métamorphoser un mur terne. Cependant, une peinture extérieure qui s’écaille après deux hivers est une erreur classique. Pour un résultat digne d’un professionnel, le secret ne réside pas dans le coup de pinceau, mais dans la préparation du support et le choix du produit. Un mur extérieur subit les agressions de la pluie, du gel, des UV et de la pollution. Il doit donc être parfaitement propre, sain et sec avant toute application. Un nettoyage haute pression, un traitement anti-mousse et la réparation des fissures sont des préalables non négociables.

Le choix de la peinture est ensuite crucial et doit s’adapter à votre climat et à la nature de votre mur. On ne peint pas une façade sur la côte Atlantique comme on le fait en Provence. Une étude française a d’ailleurs mis en lumière ces spécificités.

Choix de peinture selon les régions climatiques françaises

Une analyse comparative menée sur 5 ans a montré que les peintures siloxanes, grâce à leurs propriétés hydrophobes, sont 30% plus résistantes sur la façade Atlantique, très exposée à l’humidité. À l’inverse, dans le Sud de la France, les peintures acryliques enrichies en filtres UV conservent leur couleur 40% plus longtemps face à un ensoleillement intense. Pour les murs anciens en pierre ou en brique, les peintures minérales microporeuses sont à privilégier pour leur excellente perméabilité à la vapeur d’eau.

Ce visuel illustre la technique d’application qui garantit une couvrance et une protection optimales du support, un geste clé pour la longévité du revêtement.

Application professionnelle de peinture sur mur extérieur avec équipement adapté au climat français

Enfin, ne sous-estimez pas l’aspect réglementaire. En France, changer la couleur d’une façade est considéré comme une modification de l’aspect extérieur du bâtiment. Cela nécessite une déclaration préalable de travaux à déposer en mairie. Chaque commune, via son Plan Local d’Urbanisme (PLU), peut imposer une palette de couleurs autorisées pour préserver l’harmonie architecturale locale. Pensez à vous renseigner avant d’acheter vos pots de peinture !

Votre plan d’action pour déclarer un changement de couleur de façade

  1. Consultation du PLU : Vérifiez les couleurs autorisées dans le Plan Local d’Urbanisme de votre commune, disponible en mairie ou en ligne.
  2. Téléchargement du formulaire : Récupérez le formulaire Cerfa n°13703*08 sur service-public.fr.
  3. Constitution du dossier : Joignez au formulaire des photos actuelles de la façade et une simulation visuelle de la nouvelle couleur envisagée.
  4. Dépôt en mairie : Déposez le dossier complet en deux exemplaires à votre mairie, ou envoyez-le par lettre recommandée avec accusé de réception.
  5. Respect du délai d’instruction : Le délai légal est d’un mois. L’absence de réponse de l’administration dans ce délai vaut acceptation tacite.

Le guide pour choisir la bonne plante grimpante pour votre mur (et comment l’entretenir)

Végétaliser un mur est une solution poétique et écologique. Une plante grimpante apporte de la vie, de la couleur, des parfums, et contribue à l’isolation thermique du bâtiment. Mais attention au cliché du lierre (Hedera helix) qui s’agrippe partout et peut, à terme, dégrader les joints d’un mur en mauvais état. Le choix de la plante doit être raisonné en fonction de trois critères : l’exposition du mur (soleil, mi-ombre, ombre), la nature du support (crépi, pierre, brique) et le système d’accroche de la plante.

On distingue plusieurs types de plantes grimpantes :

  • Les plantes à ventouses ou à crampons : Lierre, vigne vierge de Virginie. Elles s’accrochent seules mais peuvent laisser des marques et s’infiltrer dans les micro-fissures. À réserver aux murs en parfait état.
  • Les plantes à vrilles : Vigne, clématite. Elles ont besoin d’un support (câbles, treillage) pour s’enrouler. Elles n’abîment pas le mur.
  • Les plantes volubiles : Chèvrefeuille, jasmin, glycine. Leurs tiges s’enroulent autour d’un support vertical. Elles sont idéales pour habiller une pergola ou un grillage adossé au mur.
  • Les plantes sarmenteuses : Rosiers grimpants, bignone. Elles nécessitent d’être guidées et attachées (palissées) sur leur support.

L’impact du système d’accroche sur le mur est un point crucial souvent négligé. Le tableau suivant, basé sur les recommandations d’organismes comme la LPO qui promeut les aménagements respectueux du bâti, synthétise les risques et les solutions préventives pour les matériaux les plus courants en France.

Impact des systèmes d’accroche sur les matériaux de murs en France
Type d’accroche Impact sur crépi Impact sur pierre de taille Impact sur brique Solution préventive
Ventouses (lierre) Marques permanentes Dégradation joints Peu d’impact Treillage à 10cm du mur
Vrilles (vigne) Minimal Aucun Aucun Câbles tendus
Racines adventives Infiltration possible Érosion joints Effritement Structure indépendante
Tiges volubiles Aucun Aucun Aucun Support vertical simple

Une fois la plante choisie, un entretien régulier est la clé d’un mur végétalisé maîtrisé et esthétique. Une taille annuelle permet de contenir le développement de la plante, de stimuler la floraison et de vérifier l’état du mur. L’entretien varie selon les saisons et les espèces, comme le rappelle ce calendrier inspiré des pratiques de jardinage françaises.

  • PRINTEMPS : C’est le moment d’apporter du compost au pied des plantes pour booster leur croissance, de tailler les glycines juste après leur spectaculaire floraison et de traiter préventivement les rosiers grimpants avec de la bouillie bordelaise.
  • ÉTÉ : L’arrosage devient crucial, surtout pour les clématites au pied de murs très ensoleillés. C’est aussi la saison pour palisser les jeunes pousses de jasmin et supprimer les fleurs fanées du chèvrefeuille pour prolonger sa floraison.
  • AUTOMNE : Il faut tailler la vigne vierge avant qu’elle ne perde ses feuilles pour contrôler son expansion, et pailler le pied des plantes les plus frileuses (passiflore, bignone) avant les premières gelées.
  • HIVER : C’est la période de repos végétatif, idéale pour une taille de structure du chèvrefeuille des bois et pour vérifier la solidité des fixations de vos treillages, mises à rude épreuve par le vent.

Comment éclairer vos murs de jardin pour créer une ambiance spectaculaire à la nuit tombée ?

À la nuit tombée, un mur bien éclairé cesse d’être une simple surface pour devenir une sculpture de lumière. L’éclairage extérieur est un outil de scénographie puissant qui permet de redessiner les volumes, de souligner une texture et de créer des ambiances magiques. L’erreur serait de chercher à tout éclairer uniformément. Un bon éclairage de jardin est fait de contrastes, d’ombres et de points focaux. Il guide le regard et crée du mystère. Deux techniques principales permettent de magnifier un mur : l’éclairage rasant et l’éclairage par projection.

L’éclairage rasant, obtenu avec des spots placés au pied du mur et orientés vers le haut, est parfait pour révéler la texture d’un mur en pierre, en brique ou d’un bardage bois. Il crée un jeu d’ombres et de lumières qui dramatise la surface. L’éclairage par projection, avec un projecteur placé à distance, permet de mettre en valeur un élément spécifique sur le mur, comme une plante grimpante remarquable ou une sculpture. Mais au-delà de la technique, la réglementation française a évolué pour lutter contre la pollution lumineuse et protéger la faune nocturne.

Comme le précise le Ministère de la Transition Écologique, le cadre légal est désormais strict pour limiter l’impact environnemental de nos installations.

La réglementation française impose depuis 2018 une température de couleur inférieure à 3000K et une orientation vers le bas pour tout éclairage extérieur, afin de préserver la biodiversité nocturne et limiter la pollution lumineuse.

– Ministère de la Transition Écologique, Arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention des nuisances lumineuses

Cela signifie qu’il faut privilégier des lumières chaudes (inférieures à 3000 Kelvins) et orienter les faisceaux vers le sol ou le mur, en évitant toute dispersion vers le ciel. Les technologies LED modernes permettent de respecter ces contraintes tout en offrant une grande flexibilité et une faible consommation. Pour les plus créatifs, de nouvelles technologies rendent l’éclairage mural encore plus spectaculaire et éphémère.

Innovation : Le micro vidéo-mapping pour jardins privés

Une nouvelle tendance émerge : l’utilisation de pico-projecteurs LED, accessibles à moins de 500€, pour projeter des motifs artistiques ou des textures animées sur les murs du jardin. Cette technique, issue de l’événementiel, devient accessible aux particuliers. Un projet pilote mené à Nantes a montré que cette solution consomme 80% moins d’énergie qu’un éclairage décoratif traditionnel, tout en offrant une infinité de possibilités créatives pour un dîner ou une soirée. Votre mur se transforme en une toile numérique temporaire.

Mur de soutènement : comment le construire pour qu’il soit à la fois solide et beau ?

Le mur de soutènement est l’exemple parfait du mur purement fonctionnel que l’on peut transformer en un élément architectural majeur du jardin. Sa fonction première est de retenir la terre, mais rien n’oblige à ce qu’il soit un simple bloc de béton. Au contraire, sa robustesse et sa position en font une base idéale pour intégrer d’autres fonctions et devenir la colonne vertébrale de votre aménagement. Les options esthétiques sont nombreuses : pierre sèche pour un aspect traditionnel et drainant, gabions remplis de pierres locales pour un style contemporain, ou encore parpaings à bancher recouverts d’un bel enduit ou d’un parement.

La construction d’un mur de soutènement est technique. Elle exige des fondations solides et un système de drainage efficace (barbacanes, drain à l’arrière) pour éviter que la pression de l’eau ne le fasse basculer. La réglementation est également très stricte : la construction d’un mur de plus de 2 mètres de haut est soumise à des règles précises. En effet, selon le Code de l’urbanisme français, 100% des murs de soutènement de plus de 2 mètres nécessitent un permis de construire.

La technique de la pierre sèche, savoir-faire ancestral français inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, est un excellent exemple de mariage entre solidité et esthétique. L’agencement précis des pierres sans mortier assure à la fois la résistance et le drainage naturel.

Construction d'un mur de soutènement en pierre sèche selon la technique traditionnelle française

Mais la vraie révolution est de penser le mur de soutènement non plus comme une contrainte, mais comme une opportunité. Pourquoi ne pas y intégrer un banc, des niches pour poser des objets décoratifs ou des luminaires, ou même une jardinière sur toute sa longueur ? Le mur devient alors un élément de mobilier de jardin à part entière, un « mur actif » qui structure et anime l’espace.

Votre feuille de route pour un mur de soutènement multifonctionnel

  1. Intégrer un banc maçonné : Prévoyez lors de la construction une assise à 45 cm de hauteur et 40-50 cm de profondeur, avec un dossier légèrement incliné à 15° pour plus de confort.
  2. Créer des niches décoratives : Aménagez des renfoncements (ex: 30x30x20 cm) tous les 2 mètres pour y placer un éclairage indirect, des bougies ou des objets d’art.
  3. Installer une jardinière sommitale : Concevez le sommet du mur avec une largeur d’au moins 40 cm pour accueillir une jardinière intégrée, sans oublier une couche de drainage et un géotextile.
  4. Prévoir des barbacanes : Percez des trous d’évacuation (barbacanes) tous les 2 m² pour assurer un drainage parfait des eaux de pluie et garantir la stabilité de l’ouvrage.
  5. Soigner la finition : Optez pour un enduit teinté dans la masse ou un parement en accord avec le style architectural de votre maison et de votre région pour une intégration parfaite.

Diviser pour mieux régner : comment créer différentes zones dans votre jardin pour le rendre plus fonctionnel

Un jardin bien pensé est un jardin qui offre plusieurs expériences. Au lieu d’une grande étendue uniforme, la création de « pièces » extérieures décuple la sensation d’espace et la fonctionnalité. Les murs et murets sont les outils parfaits pour cette division. Ils ne servent plus seulement à clore la propriété, mais à créer des sous-espaces : un coin repas intime, une zone de jeux pour les enfants, un potager protégé, un espace de détente caché. Cette approche s’inspire directement de l’art des jardins classiques, où la délimitation est la clé de la découverte.

L’inspiration des jardins à la française, comme ceux du château de Villandry, est ici très pertinente. La technique des murets bas pour délimiter des « chambres de verdure » est parfaitement adaptable aux jardins privés, même de petite taille.

Inspiration des jardins à la française pour structurer l’espace

Les célèbres jardins du château de Villandry, en Indre-et-Loire, sont un chef-d’œuvre de structuration. Des murets de seulement 60 cm de hauteur, construits en tuffeau local, suffisent à délimiter neuf jardins thématiques sur six hectares. Cette compartimentation permet de créer des ambiances distinctes, des microclimats favorables à certaines plantes et facilite grandement l’entretien. Un muret de 80 cm de haut peut ainsi séparer visuellement une terrasse d’un potager, sans pour autant bloquer la lumière.

Un muret peut également avoir une double fonction. Imaginons une délimitation entre la terrasse et la pelouse. Au lieu d’une simple bordure, la construction d’un muret-bar en L crée une transition à la fois esthétique et conviviale. D’un côté, il retient les plantations de la terrasse ; de l’autre, il devient un comptoir pour prendre un verre. En le construisant à 90 cm de hauteur et en le surmontant d’un plateau en bois ou en pierre, vous créez un véritable meuble de jardin intégré qui structure l’espace.

D’autres solutions plus légères existent : des claustras ajourés, des alignements de grandes jardinières ou des haies taillées peuvent jouer ce rôle de division. L’essentiel est de créer des ruptures visuelles qui invitent à la promenade et à la découverte, transformant un simple jardin en un lieu de parcours et d’expériences multiples.

Applique, suspension ou borne ? Quel type de luminaire industriel pour quel usage dans votre jardin ?

Une fois le principe de l’éclairage mural acquis, le choix du luminaire est essentiel pour affirmer un style. Le style industriel, avec ses lignes épurées, ses matériaux bruts (métal, acier) et son héritage fonctionnel, est particulièrement intéressant pour l’extérieur. Il apporte une touche de modernité et de caractère qui se marie aussi bien avec une architecture contemporaine qu’avec une maison en pierre. Mais chaque type de luminaire a une fonction précise dans la scénographie lumineuse.

  • L’applique industrielle : Placée sur la façade, elle assure un éclairage architectural. Elle peut créer un faisceau vers le haut et vers le bas (up & down) pour souligner la verticalité du mur, ou un éclairage diffus pour sécuriser une entrée.
  • La borne de style « factory » : Installée le long d’une allée ou en bordure de terrasse, elle assure le balisage. Sa faible hauteur (80 cm à 1 m) permet un éclairage non éblouissant orienté vers le sol, en parfait accord avec la réglementation sur la pollution lumineuse.
  • La suspension industrielle : C’est la pièce maîtresse pour éclairer un coin repas ou un salon d’été couvert. Suspendue au-dessus de la table, elle crée un point focal convivial et un éclairage fonctionnel.
  • Le projecteur orientable : Discret, placé au sol et dissimulé dans la végétation, il est l’outil idéal pour la mise en valeur. Il permet de sculpter un arbre remarquable, une sculpture ou une portion de mur végétalisé.

La combinaison de ces différents types de luminaires permet de créer un plan lumière complet, où chaque zone a son ambiance propre. Ce tableau présente un scénario d’éclairage complet pour un jardin typique, en utilisant des luminaires de style industriel.

Ce scénario d’éclairage illustre comment combiner différents types de luminaires pour un résultat à la fois fonctionnel et esthétique, une approche détaillée dans de nombreux guides de conception lumière.

Scénario d’éclairage industriel complet pour jardin français
Zone Type luminaire Hauteur installation Puissance conseillée Usage
Façade maison Appliques industrielles 2,5-3m 2x15W LED Éclairage architectural
Allée principale Bornes style factory 80cm-1m 10W LED/borne Balisage sécurité
Arbre remarquable Projecteur orientable Au sol 30W LED Mise en valeur
Coin repas Suspension industrielle 2,2m 25W LED variable Éclairage fonctionnel
Mur végétalisé Spots encastrés 30cm du sol 5W LED/spot Éclairage rasant

Pour une touche d’authenticité, se tourner vers des marques françaises historiques est un gage de qualité et de design intemporel. Jean-Louis Domecq, créateur des lampes Jieldé, a toujours mis l’accent sur la robustesse et la modularité, des qualités essentielles pour l’extérieur.

Les luminaires Jieldé et Lampe Gras, fabriqués en France depuis les années 1950, offrent une qualité industrielle authentique avec des articulations brevetées et une résistance IP44 pour l’extérieur, parfaits pour marier patrimoine français et design industriel.

– Jean-Louis Domecq, PDG de Jieldé, interview Les Échos 2024

À retenir

  • Le mur comme structure : Pensez chaque mur non comme une surface à cacher, mais comme une colonne vertébrale pour intégrer des fonctions (assise, rangement, lumière).
  • Respecter le contexte local : Avant tout projet, consultez le PLU de votre commune pour les couleurs et matériaux, et discutez avec votre voisin en cas de mur mitoyen.
  • La lumière pour sculpter : Utilisez un éclairage rasant et chaud (<3000K) pour révéler la texture de vos murs et créer des ambiances nocturnes sans créer de pollution lumineuse.

Plus que des bacs à fleurs : comment utiliser les jardinières comme des briques de construction pour votre jardin

Nous avons vu comment végétaliser un mur avec des plantes grimpantes. Mais il existe une autre approche, plus architecturale : utiliser les jardinières et les pots non comme de simples contenants, mais comme de véritables modules de construction. Un alignement de grandes jardinières identiques le long d’un mur crée une rythmique forte et une base végétale structurée. Cette technique permet de contrôler parfaitement le substrat et l’arrosage, et d’introduire des plantes qui ne se plairaient pas en pleine terre dans votre jardin.

Cette idée de « construction modulaire » peut être poussée à l’extrême avec les murs de potagers verticaux. Ils transforment un mur banal en une surface de production et un élément décoratif spectaculaire.

Le potager vertical à la française avec jardinières murales

L’exemple d’un restaurant parisien est éloquent : en fixant 30 jardinières modulaires sur un mur de 12m², l’établissement a créé un mur végétal comestible. Cultivant thym, laurier, persil et romarin, cette installation, inspirée par des sites de jardinage comme Gerbeaud.com, produit 100% des herbes aromatiques nécessaires à la cuisine. L’économie est de 2000€ par an, tout en offrant une animation visuelle unique. Le mur n’est plus un support passif, il est devenu une ferme verticale.

Pour un style plus classique et une touche provençale, les emblématiques vases d’Anduze peuvent être utilisés pour ponctuer et structurer un long mur. Leur taille imposante et leur finition émaillée en font des éléments décoratifs à part entière. Au lieu de les disperser, leur alignement crée une perspective et une ligne de force. Voici comment les mettre en scène :

  • Jouer sur le rythme : Disposez 3 à 5 vases de tailles décroissantes (par exemple de 80 cm à 40 cm de haut) en quinconce le long du mur.
  • Créer une unité : Espacez-les régulièrement (tous les 1,5 à 2 mètres) et unifiez la composition avec un paillage minéral (gravier, pouzzolane) à leur pied.
  • Choisir la bonne plantation : Selon votre région, plantez-y des agrumes (citronniers, kumquats), des oliviers ou des lauriers-roses pour renforcer l’esprit méditerranéen.
  • Penser à la technique : Installez un système d’arrosage goutte-à-goutte discret pour faciliter l’entretien.

En utilisant les contenants comme des briques, vous devenez l’architecte de votre trame verticale. Vous ne subissez plus le mur, vous le composez.

Pour aller au-delà du simple fleurissement, il est crucial de comprendre comment les jardinières peuvent devenir des éléments de structure.

En adoptant ce regard de paysagiste, vos murs extérieurs ne seront plus jamais des problèmes, mais des promesses. La prochaine étape consiste à prendre le temps d’observer votre jardin, d’identifier le mur au plus grand potentiel et d’imaginer le rôle que vous voulez lui faire jouer. C’est le début d’une nouvelle histoire pour votre espace extérieur.

Rédigé par Sophie Garnier, Sophie Garnier est une architecte paysagiste qui consacre ses 15 années d'expérience à la conception de terrasses et de jardins de ville. Elle est une spécialiste de l'optimisation des petits espaces extérieurs et de la végétalisation hors-sol.